Conférence sur « La lutte contre le terrorisme AU Sahel africain » au centre d’Echaâb : «Il faut liquider l’AQMI»
«Il faut liquider l’AQMI. Ça demandera quelques semaines, quelques mois mais elle est prenable. Même si elle a un budget plus important que celui de certains Etats. La succursale d’Al Qaida au Sahel qui a quelques centaines de membres est loin de l’image de cette organisation quasi invincible que nous présentent les politiques et les médias occidentaux pour voiler les vraies menaces : les tentatives actuelles des Occidentaux, ces mauvais élèves en Histoire, de recoloniser cet espace qui regorge de pétrole, de gaz, d’uranium etc», dit-il rappelant à ceux qui seraient tentés de laisser faire les Occidentaux parce qu’ils seraient ligotés par des intérêts ou des alliances, que l’ingérence n’a jamais réglé les problèmes. Bien au contraire. Pour exemples, il cita le Vietnam, la Somalie.
Selon le conférencier, «chaque Etat du Sahel, de cette sous-région africaine qui s’étend d’Est en Ouest, de l’Atlantique à la mer Rouge et du Nord du Nigeria et du Sénégal au Sud algérien et dont les habitants ne semblent pas se soucier des frontières étatiques, doit intégrer la lutte contre le terrorisme et réaliser que toute tentative de jouer en solo finira par rendre incontournables les ingérences étrangères», dit-il.
Ce qui se passe au Darfour est une «répétition générale» de ce qui attend l’Afrique, dit-il demandant aux Sahéliens et particulièrement les Algériens que les «néoconservateurs» français rêvent de briser de «rester à l’écoute de ce qui pourrait se passer au Soudan» qui prépare le référendum d’autodétermination pour son Sud, le 9 janvier prochain. Outre ce terrorisme de l’AQMI, il y a le crime organisé. «50.000 tonnes d’héroïnes transitent par le Sahel chaque année. Sans compter les millions d’armes de petits calibres, le trafic des cigarettes et celui des être humains», dit-il insistant sur le risque de voir sous peu le Sahel transformé en «sanctuaire» des terroristes ou arènes de combat entre des forces étrangères via des Africains.
Pour éviter cette issue, il suggère aux décideurs de prendre en charge les vulnérabilités du Sahel. Comme le sous-peuplement, moins de onze habitants/km2, soit cinq fois moins que la moyenne mondiale et inégalement répartis, la sous-administration de la région, la mauvaise distribution du revenu national et l’arrêt de l’usage à des fins électorales des clivages ethniques, religieux, linguistique et socio-économiques.
Outre les effets dévastateurs de ces marqueurs identitaires, le directeur du CAERT a rappelé une réalité peu enviable : les conditions de vie infrahumaines de la population. «C’est la zone la plus pauvre du monde et 65% des habitants de région, vivent en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire d’un dollar par jour. Certains pays, comme le Burkina Faso, le Mali ou le Niger, ferment la liste établie par l’ONU sur les IDH, indice de développement humain».
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