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Indice de Madjid Bekkouche : Faut-il accuser yaourt et fromage quand lait vient à manquer ?

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Malgré la disponibilité des différents produits nécessaires à la consommation et  aux activités humaines, des dysfonctionnements se produisent de manière épisodique, provoquant des ruptures d’alimentation du marché, et suscitant, de nouveau, des polémiques autour de la maîtrise de la distribution de la part des pouvoirs publics, et autour, bien sûr, de l’emprise réelle des spéculateurs sur le marché local. Des dysfonctionnements qu’on qualifie ainsi pour la simple raison que personne n’est impliqué de façon visible et directe dans leur production, qui sont peut-être aussi le résultat de brèches laissées dans le système, permettant à certaines pratiques de se faire, dont les effets ne tardent pas à se menifester sur le terrain de la réalité. C’est le cas, aujourd’hui, du lait qui a manqué sur les étals des détaillants, obligeant les consommateurs à se rabattre sur le lait en tétrabrick dont le coût est absolument insoutenable pour une grande partie des ménages, surtout en ces  périodes de fêtes propices aux dépenses. Le lait, en Algérie, a pourtant fait l’objet d’une politique volontariste en vue à la fois d’assurer un bon approvisionnement du marché en lait en sachet  subventionné à hauteur de 15 dinars par le Trésor public, d’importer des  milliers de vaches laitières, et de soutenir les éleveurs de bovins afin de leur permettre de pérenniser et de développer leurs activités. Objectfi de cette  politique, favoriser un développement de la filière lait pour se libérer d’une dépendance, trop pesante, du lait en poudre qui ne cesse de renchérir sur les  marchés internationaux et qui, au vu de la tendance alimentaire mondiale, ne risque pas de voir baisser sa cote boursière dans les prochaines années.
Ces dysfonctionnements qui provoquent des ruptures d’approvisionnement semblent  avoir été identifiés par les responsables de la filière lait, et des mesures devraient être prises vers la fin de l’année pour couper court à certaines pratiques. Le système préconisé, en fait, consiste à responsabiliser chaque unité par rapport aux quantités de lait en poudre et de lait de vache dont elle dispose, de manière à ce qu’elle assume impérativement l’approvisionnement des populations que son activité couvre durant la période considérée. Ce qui aura le mérite de neutraliser certaines pratiques qui deviendrait de ce  fait très visibles à un niveau local, notamment celles consistant à détourner les quantités de lait en poudre subventionné vers la fabrication de yaourts et autres produits fromagers dont le coût à la vente au détail est loin d’être  administré. Et l’on devine aisément la part de bénéfices formidable que certains  indélicats tirent d’un lait subventionné qui sert à faire des produits dont le prix à la vente coûte, proportionnellement, jusqu’à 20 fois le prix de ce lait. Indélicat, certes, et loin d’avoir la blancheur du lait et encore moins sa  pureté.
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