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Enfants hospitalisés scolarisés à Parnet : Des notes brillantes et de l’enthousiasme pour les études

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Face à eux, une équipe composée de deux enseignantes (langues arabe et française) pour ceux qui sont au premier palier. Elles sont détachées par le ministère de l’Education nationale pour s’occuper de leur cursus scolaire. «C’est une prise en charge un peu particulière du fait que les enfants n’ont pas tous le même niveau», indique Atika Saouli, enseignante d’arabe. «Nous devons, ma collègue et moi, dispenser 15 heures de cours par semaine conformément à la loi», ajoute-t-elle. «Il s’agit de rattraper le retard, faire des révisions et refaire les leçons manquées», explique-t-elle. Et cela porte ses fruits. Les résultats sont très bons car les candidats ont obtenu à la fin de la saison scolaire 2009/2010 de très bonnes notes à la surprise générale. Et pour récompenser ces efforts un peu particuliers, une fête de fin d’année leur a été organisée en présence du ministre de la Santé, du sénateur Abdelaziz Djeffal qui fut DG de l’hôpital Parnet et d’autres hauts cadres des ministères de la Santé et de l’Education nationale.
Outre les deux enseignantes, une équipe pluridisciplinaire s’occupe des petits malades. A commencer par Mounira Chebili, surveillante médicale en chef du service de  pédiatrie. Elle a développé de très forts sentiments envers les petits malades au point de ne pas les appeler par leur prénom mais «h’bibi» ou «habibti». Avec trente ans d’expérience dans ce service, elle s’est battue corps et âme pour ouvrir une salle de cours. C’est chose faite avec le concours du ministère de l’Education nationale. Actuellement, l’objectif de Mounira est d’ouvrir une autre salle de cours pour le palier du secondaire. Car la demande se fait pressante par Asma qui souffre d’endocardite, de Meriem qui présente une pathologie néphrétique et Abdou, 14 ans, qui souffre d’une maladie lourde. Le souci d’Abdou est de passer le BEF. Ce vœu est émis par ses camarades venus de Bejaia, Chlef et  Boumerdès.
 Mohamed Talhi, secrétaire général du CHU, indique qu’il a eu la promesse de certains responsables des deux ministères (Education et Santé) que le secondaire sera mis en place grâce au détachement de professeurs en maths et sciences. Il est optimiste tout comme Mounira et Fatima et les pédiatres qui suivent les enfants vu les résultats obtenus aux examens de fin d’année. Pour le médecin Assia Badaoui, coordinatrice entre le ministère de la Santé et celui de l’Education nationale, cette expérience est extraordinaire du fait que l’enfant malade n’est pas coupé du monde extérieur. Car en plus de son suivi médical, une fois sorti de l’hôpital, l’enfant ne doit pas rencontrer des difficultés à intégrer son école.
Mounira raconte que les enfants ont passé leurs épreuves de fin d’année avec des enfants normaux et transportés à bord d’une ambulance. Cet optimisme est motivé, également, par  l’enthousiasme, l’engouement et la disponibilité de ces potaches que la maladie a fait qu’ils soient cloués au lit mais ne perdant pas de vue leur avenir que sont les études.
Fatima Benfettoum est une éducatrice spécialisée qui s’occupe du cyber. C’est une grande salle équipée de 9 micros ordinateurs. Les potaches surfent à leur aise sur Internet. Une technologie que Mounira ne maîtrise pas. Abdou lui a promis de lui apprendre les premiers rudiments pour combler cette lacune.
Sur le plan médical, les enfants sont bien suivis selon Nouredine, 8 ans, venu de Tamanrasset qui souffre de maux de tête douloureux. Haut comme trois pommes, avec des yeux pétillants, il montre une certaine intelligence et une aptitude à suivre son cursus scolaire. «Je suis heureux ici avec mes camarades», dira-t-il.
Pour combler un peu l’éloignement des enfants de leur wilaya d’origine, Mounira et ses coéquipières ont tissé des liens entre les malades et le staff médical. Par exemple, tous les anniversaires sont fêtés à l’hôpital. Un gros gâteau, des bougies, des cadeaux, des photos pour immortaliser ce beau moment, l’enfant qui se retrouve au centre de cette attention lui fait oublier la maladie qui le ronge. C’est le cas de Sarah, venue de Beni Slimane, wilaya de Médéa.
Cette fillette issue d’une famille démunie n’a jamais fêté son anniversaire. A son admission à l’hôpital, elle n’a jamais souri, ce qui a attiré l’attention de Mounira et Fatima. Petit à petit, Sarah s’est habituée à son nouveau milieu où affection, prise en charge médicale et suivi scolaire, sorties aérées, clowns, fêtes du Mouloud et de l’Achoura, font partie désormais de son séjour à l’hôpital. 

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