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Enterré hier au cimetière de Sidi M’Hamed (Alger) : Cheikh Abderrahmane Djilali n’est plus

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imagePhoto : Fouad S.

Cheikh Abderrahmane Djilali, un momument du fiqh maliki et érudit très connu pour ses émissions radiophoniques religieuses, s’est éteint dans la nuit de jeudi à vendredi à l’hôpital Ain Taya (Alger) à l’âge de 103 ans.

L’enterrement a eu lieu hier, après la prière d’El Asr, au cimetière de Sidi M’hamed. De nombreuses personnalités religieuses, politiques, de la societé civile et, bien entendu, amis, proches et famille du défunt ont accompagné le Cheikh, à sa dernière demeure. Ceux qui ont connu de près Abderrahmane Djilali s’accordent à dire qu’il était un homme «cultivé» mais surtout «engagé».
«C’est le deuxième exemple après Abdelhamid Ben Badis. Il s’est consacré durant toute sa vie à l’enseignement de la religion. Enfant j’étais, je ne ratais pas les halakate qu’organisait notre Cheikh à la mosquée de Bab-Ejedid, au début des années 1940. Il était un pur produit de l’association des ulémas et il a assuré pendant le reste de sa vie la relève de celle-ci car, l’un des grands combats de sa vie a été de livrer des messages. Et c’est chose faite», souligne Hadj Mahfoud, imam à la mosquée de Baraki.
Pour lui, «c’est toute l’Algérie, voire la nation musulmane, qui viennent de perdre l’un des piliers ayant résisté aux tentatives du colonialisme qui visait la falsification de l’identité nationale et musulmane du peuple algérien». M. Merakech de l’Ugta se rappelle, lui aussi, des émissions qu’animait le Cheikh : «La radio était son principal canal pour faire passer des cours et enseignements religieux et ça a toujours été des moments du savoir en écoutant ses enseignements».
Le défunt a animé en effet des émissions radiophoniques telles «Raï Eddine» (L’avis de la religion), un face-à-face entre l’animateur et l’auditeur, ou encore «Sandouk el Afkar» où il partageait l’antenne avec d’autres érudits. Le Cheikh El Djilali, féru d’histoire, a écrit une œuvre monumentale consacrée à l’Algérie qui reste une référence en la matière. D’autres livres consacrés au pèlerinage aux Lieux Saints, au trois villes millénaires (Alger, Médéa, Miliana).
M. Amar B., voisin du défunt, habitant la rue Mohamed Kezzal, non loin de la place du 1er Mai (Alger), affirme que «le Cheïkh aimait tellement les livres qu’il se privait de nourriture pour en acheter. Si vous vous rendiez un jour dans son domicile, vous allez constater que sa maison est une immense bibliothèque».
De son vrai nom Abderrahmane Ben Mohamed El Djilali, né à Bologhine le 09 février 1908, il a appris le Saint Coran dans les mosquées et zaouias de plusieurs chouyoukhs à l’instar de Abdelhamid Ben Samaya et était le disciple de Cheikh Mouloud El Zribi El Azhari et Cheikh El Hafnaoui et devint savant dans les sciences de la chariaa et du fiqh. «L’histoire est un éternel recommencement.
J’ai vécu des moments heureux avec l’acquisition du savoir et des connaissances auprès des érudits, et d’autres périodes moins agréables avec les guerres, les calamités et les événements tragiques mais aussi des mutations. Aujourd’hui, le monde tend de plus en plus vers le matérialisme et l’individualisme», disait le défunt Abderrahmane Djilali dans l’une de ses dernières interviews qu’il accordait.
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