Raffarin aujourd’hui à Alger : Lever les obstacles pour les investisseurs
L’ex-Premier ministre français, Jean pierre Raffarin, entame aujourd’hui une visite dans notre pays.
Les rencontres de celui dont la mission est de dynamiser les relations franco-algériennes au plan économique sont très importantes. Qualifié de «monsieur Algérie», ce qui prouve l’importance et le caractère global de sa mission, il aura pour tâche de dépasser les frilosités et hisser les liens économiques à un niveau plus important. Il s’agit de parler surtout investissements pour se tourner vers l’avenir. Pour dépasser les passions qui ont souvent plombé les relations entre les deux pays, d’un côté comme de l’autre, on mise sur l’économie pour avancer et ne pas remuer le couteau dans la plaie. A vrai dire, sur le plan politique, les liens se sont sensiblement améliorés ces dernières semaines. M. Raffarin arrive dans un climat sensiblement apaisé. En témoignent les multiples déclarations des ministresfrançais qui se sont succédé à Alger.
Le non-lieu dans l’affaire Hasseni a contribué grandement à assainir l’atmosphère. C’est d’ailleurs le 9 septembre, dix jours après le non-lieu accordé par la cour d’appel de Paris au diplomate algérien dans l’affaire de l’assassinat de l’opposant Ali André Mecili—l’un des dossiers qui empoisonnent les relations bilatérales—que l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac a, dans un communiqué, révélé que l’Élysée lui confiait une mission sur la coopération économique. M. Raffarin aura surtout pour mission de donner un contenu concret à la coopération dans le domaine du commerce et de l’investissement. Trop souvent les autorités algériennes ont reproché au partenaire français de ne pas se lancer dans l’investissement percevant le marché algérien comme un simple comptoir commercial. M. Raffarin va tenter de dépasser le stade des déclarations de bonne intention pour définir des projets précis. M. Raffarin évoque d’ores et déjà une dizaine qualifiés de stratégiques. Visiblement, les autorités des deux pays veulent encadrer par des institutions régulières la coopération. On évoluera, selon un calendrier établi et en concertation permanente.
Plusieurs questions seront abordées lors de cette visite, notamment les dossiers économiques, dont on a déjà commencé à étudier les barrières ayant empêché leur réalisation. Renforcer la présence des sociétés et investissements français en Algérie, pour les cinq prochaines années est l’objectif déclaré par M. Raffarin. Paris envisage sérieusement d’assainir le climat de ses relations avec son plus important partenaire économique notamment à l’heure où le marché offre de nombreuses opportunités d’affaires. L’action de la diplomatie française a permis le règlement de cinq dossiers économiques de l’ensemble de 14 dossiers proposés par la partie française, à savoir, celui de la Chambre française du commerce et de l’industrie à Alger, le projet pétrochimique de la compagnie «Total», le projet de montage des locomotives de tramway d’Alstom, qui a bénéficié d’un marché de gré à gré pour l’équipement de 20 tramways en Algérie, contre des avantages pour le marché algérien, notamment l’installation de la marque Alstom en Algérie, l’exportation en France du surplus de production de l’usine de Annaba, la consécration d’un terrain dans un périmètre de 70 km d’Alger, pour la réalisation d’un deuxième laboratoire de Sanofi Aventis. Le reste sera au menu de la visite de M. Raffarin.
Le sénateur français n’est pas novice en la matière. En 2008 déjà, il avait joué les intermédiaires lorsque la Chine, irritée par l’accueil «trop chaleureux» que la France avait réservé au Dalaï-Lama, avait averti que les échanges commerciaux en seraient affectés.
Raffarin était parvenu, à désamorcer la crise. Jean-Pierre Raffarin pourra néanmoins compter sur une volonté politique affichée par Sarkozy et Abdelaziz Bouteflika. L’idée de nommer une personnalité de haut rang a été arrêtée le 20 juin dernier, quand le président Bouteflika avait reçu Claude Guéant, le secrétaire général de l’Élysée, dépêché à Alger pour tenter de détendre l’atmosphère. A Alger et à Paris on semble décidé cette fois-ci à coopérer sur des bases plus saines, avec «la confiance et l’efficacité» pour reprendre les mots de M. Raffarin.
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