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L’Association Aniss lance une campagne de lutte contre le Sida : 600 nouveaux cas de contamination en 2010 en Algérie

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La faible prévalence du virus du Sida dans notre pays, 1% de la population souligné par des chiffres officiels et des estimations, ne doit nullement occulter une autre réalité, celle de l’existence de groupes à risque qui constituent une passerelle entre le virus et le grand public.

Cette situation a été soulignée, hier, au forum d’El Moudjahid par le président de l’Association de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le Sida et de la promotion de la santé (Aniss) Dr Skander Abdelkader Soufi.    
« L’Algérie ne connaît pas des proportions alarmantes en comparaison avec les autres régions subsahariennes mais, les chiffres avancés, soit 4745 porteurs de virus, 1118 en phase de la maladie après le recensement de 600 cas de contamination durant les 9 premiers mois de 2010, restent loin de la réalité. Car le Sida est une maladie silencieuse et la personne contaminée peut être en bonne santé entre 7 et 10 ans », dira le Dr Soufi. Tout en confirmant que «les estimations les plus probables évoquent un nombre compris entre 21 000 et 30 000 personnes vivant avec le virus». Ceci, ajoutera le conférencier, «nous donne une idée sur le danger et le travail qui reste à faire».
L’association, et à la veille de la journée international  de lutte contre le Sida, lance ne campagne de prévention intitulée «Himaya» (Protection). Symboliquement, la campagne partira de Ghardaïa « pour contrecarrer les préjugés et les tabous qui freinent les efforts en matière de prévention ». La campagne sillonnera ensuite les différentes régions du pays et cela une année durant jusqu’au 30 novembre 2011. « Des appels ont été lancés à l’ensemble des associations activant dans le segment de la santé et de la protection de la mère et de l’enfant pour s’associer à nous dans cette campagne de sensibilisation », ajoute le Dr Soufi. Ce dernier expliquera que la campagne « s’approprie l’un des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et relatif à la santé maternelle et infantile. Elle s’inscrit aussi dans deux axes parmi les dix principes de l’accès universel à la prévention et à la prise en charge en matière de VIH/Sida et auxquelles l’Algérie s’est engagée ».
Affirmant que « la contamination par le virus VIH ne concerne pas uniquement les femmes marginalisées et les travailleuses du sexe, mais aussi les femmes au foyer ». Beaucoup de mères de famille apprennent leur maladie après le décès de leur conjoint, elles se retrouvent ainsi veuves, malades et stigmatisées.
Il a, par ailleurs, relevé que seulement 8% des femmes vivant avec le Sida ont accès aux services de prévention de la transmission du virus de mère à enfant. A travers cette sensibilisation, l’association vise également les jeunes car ils entrent dans les trois groupes les plus exposés au virus, à savoir les prostituées, les usagers de drogues injectables et les personnes mobiles comme les routiers et les migrants clandestins. En effet, « les résultats de l’enquête officielle en Algérie révèlent que la prévalence du VIH Sida chez les travailleuses du sexe est de 4%. Concernant les usagers de la drogue, 30% en sont atteints en plus de l’hépatite C ».Lors de cette campagne de protection des femmes et des enfants du Sida en Algérie, une formation est prévue à l’intention des gynécologues, pédiatres et sages-femmes pour mieux gérer les cas de transmission du virus d’une femme enceinte à son enfant. 
LE CONSEIL NE S’EST PAS RÉUNI DEPUIS 5 ANS
En dépit du lancement d’un plan stratégique de lutte contre le Sida et la promulgation de textes de loi garantissant la prévention, la lutte contre cette épidémie butte sur des aspects culturels et sociétaux portant atteinte à la sensibilisation des femmes. «Le drame est que 90 % des femmes contaminées donnent naissance à des enfants porteurs du VIH/Sida, sachant que 6000 à 12 000 femmes vivent avec le Sida en Algérie», dira M. Skander Soufi, président de l’Association Aniss.
Aussi, la non-réunion du Conseil de lutte contre le Sida depuis 5 ans a ralenti la prise en charge de ce fléau notamment, avec l’apparition de certaines priorités sanitaires comme la grippe aviaire et la grippe porcine. L’autre lacune concerne le dictat des laboratoires pharmaceutiques qui restent derrière certaines pénuries de médicaments « comme celle vécue l’été dernier, compromettant la poursuite du traitement de certains patients », expliquera Dr Soufi. S’agissant de la prise en charge des personnes vivant avec le virus, le Dr  Soufi a indiqué que le ministère du Travail étudie la proposition de l’association pour le classement du Sida comme une maladie chronique. Reconnaissant que la prise en charge des personnes contaminées n’est pas entière car il existe des infections secondaires dont les médicaments ne sont pas remboursés par la sécurité sociale, sauf ceux de la tuberculose. La campagne, ciblant essentiellement le milieu feminin, sera parrainée par deux personnalités féminines. Il s’agit de Zahia Benarous et Amel Wahbi.

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