13e sommet de l’OIF : 85% des francophones en 2050 seront Africains
Le 13e sommet de la Francophonie placé sous le signe «Défis et visions d’avenir de la coopération multilatérale francophone» s’est ouvert, hier, en Suisse en présence de 38 chefs d’Etat et de gouvernement, dont le président du Conseil de la nation, M. Abdelkader Bensalah, en qualité de représentant du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Il terminera aujourd’hui ses travaux par la publication d’une «Déclaration de Montreux» et la reconduction d’ Abdou Diouf, 75 ans, au poste de secrétaire général pour un troisième mandat de quatre ans. Au menu : la gouvernance mondiale, le développement durable, le terrorisme et les droits de l’homme. Tous les intervenants ont plaidé pour une plus grande place de l’Afrique dans les instances internationales. Notamment au Conseil de sécurité. Représentant 27% des Etats-membres de l’ONU, l’Afrique ne dispose que de trois sièges de membres non-permanents au Conseil de sécurité. En 2005, l’Union africaine a adopté une position commune sur cette question. Elle réclame deux sièges permanents. Les non-Africains ont hissé haut la barre sur les bords du lac Léman. Ils proposent en sus de la réforme de l’instance suprême des Nations unies, celle du système monétaire international et du marché des matières premières. Nicolas Sarkozy, le président français qui juge «scandaleux» que l’Afrique qui représente plus de 50% des locuteurs de la langue française en 2010 n’ait pas de représentants permanents au Conseil de sécurité, tente de faire de ce sommet un tremplin pour ses objectifs. Notamment ceux qu’il défendra à partir du 12 novembre au G20 et du 1er janvier 2011 au G8. Pour peser sur les débats internationaux (sécurité alimentaire, biodiversité, paix, Objectifs du millénaire pour le développement) il demande aux 70 pays de l’OIF (56 membres et 14 observateurs) de serrer les rangs et d’avoir une «position commune». «Face à ces défis, la Francophonie a un rôle à jouer comme plate-forme de dialogue Nord-Sud afin de passer la logique des groupes régionaux ou politiques», explique Doris Leuthard, la présidente de la Confédération helvétique. Abdou Diouf prône «une démocratisation des relations internationales et un multilatéralisme équilibré, qui ne pourra s’accommoder plus longtemps d’une sous-représentation de l’Afrique dans les organes où se prennent les décisions qui la concernent pourtant directement». A Montreux, le Continent noir qui représentera 85% des francophones en 2050 était à l’honneur.
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