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Liban : Le tribunal de tous les enjeux

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Assimilée à une «déclaration de guerre», la nouvelle affaire judiciaire, relancée par Damas, met en cause la crédibilité du TSL.

Beyrouth de nouveau rattrapé par les vieux démons? Le remake de la crise de 2008, opposant les deux camps rivaux chiites et sunnites et ayant provoqué une centaine de morts en une semaine de confrontation, s’annonce dans cette «tension qui monte, cette crise qui commence», selon la formulation du professeur des Sciences politiques de l’université américaine de Beyrouth, Hilal Khachane.
Au cœur de la tempête qui souffle dangereusement sur l’édifice instable : le rôle contesté et contestable du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) et sa responsabilité dans la résurgence de la tension communautaire et confessionnelle. La rétractation de la commission onusienne à l’endroit de la Syrie, faussement accusée dans l’assassinat de Rafic Hariri, a levé le voile sur l’instrumentalisation de la justice internationale à des fins politiques et de pure stratégie. Le retour de manivelle implique légitimement les 33 personnalités libanaises, arabes et étrangères, dont des proches du Premier ministre Saad Hariri, dans la fabrication des faux témoignages. La bombe a été lâchée par l’ex-général, Jamil Sayed, inculpé en 2005 et relâché en 2009. Pour l’ancien chef de la sûreté libanaise, il y a pire.
La mise en accusation du Hezbollah est porteuse d’un risque d’effondrement du système «de haut en bas». La situation précaire couve une impasse réelle. Entre le Hezbollah et ses alliés, prônant le retrait de l’instance onusienne, et le niet catégorique de Hariri, l’absence de tout compromis pèse sur le fonctionnement des institutions menacées de paralysie totale. «Saad Hariri ne pliera pas et le Hezbollah non plus», constate Rafic Khoury du quotidien indépendant Anouar.
La crise a pris une nouvelle dimension avec le lancement des mandats d’arrêts contre le groupe des 33 personnes accusées de faux témoignages. Assimilée à une «déclaration de guerre», la nouvelle affaire judiciaire, relancée par Damas, met en cause la crédibilité du TSL dont un membre influent, l’assistant du chef des enquêteurs internationaux, fait l’objet de poursuites.
L’ex-général libanais, Jamil Sayed, a dénoncé, à cet effet, le recours à la manipulation du TSL tenté préalablement par un «deal» imaginé en épilogue à la crise libanaise. «L’idée étant que la Syrie crée un comité de juges syriens, qu’ils enquêtent sur l’attentat et trouvent quelqu’un qui avouerait avoir commis le crime en dehors du régime», confesse l’ex-général. Quant à la manifestation de la vérité…
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