Egypte : Un scrutin sous haute tension
La dynamique de la contestation, conduite par la figure emblêmatique du changement démocratique, Mohamed El Baradeï, s’amplifie et touche à toutes les catégories de la société.
A une semaine des législatives, l’Egypte plonge dans un climat délétère. La tension est ainsi montée d’un cran. A Alexandrie et dans le delta du Nil, les «marches électorales» non autorisées de la principale force d’opposition, les Frères musulmans, ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre qui ont procédé à des arrestations et des interpellations massives.Car, dans ces législatives de l’ultime virage des présidentielles de tous les enjeux, la montée en puissance du mouvement des Frères musulmans, qu’il s’agit de circonscrire et de réduire à sa plus simple expression, présente la menace la plus tangible contre la mainmise du RND des Al Moubarak, soucieux de réussir le statu quo ou éventuellement, la transmission héréditaire du pouvoir. Mais, la dynamique de la contestation, conduite par la figure emblêmatique du changement démocratique, Mohamed El Baradeï, s’amplifie et touche à toutes les catégories de la société.
Des formations politiques, des personnalités et des organisations de défense des droits civiques sont montées au créneau pour dénoncer les pressions et les restrictions imposées aux candidats de l’opposition et aux médias pliant sous la loi de la censure et des interdits professionnels.
Dans ce scrutin sous haute tension, l’exigence du changement démocratique, garanti par les règles de la régularité et de la transparence, reste l’enjeu fondamental.
Elle est revendiquée par l’allié stratégique US appelant à la présence en force des observateurs internationaux jugée par le Caire «inacceptable» et porteuse d’une volonté d’«ingérence dans les affaires intérieures». Mais, l’esprit du GMO (Grand Moyen- Orient) imprégnant les législatives de 2005, reste toujours d’actualité dans la rencontre, organisée le 2 novembre, entre des conseillers d’Obama et un groupe d’expert en charge des questions liées aux réformes démocratiques.
Des réformes qui imposent le passage par des «élections libres et impartiales», réclamées par le porte-parole du département d’Etat, Phillips Crowley. Pour le ministère égyptien des Affaires étrangères, l’initiative américaine qui se caractérise par le «non- respect des spécificités de la société égyptienne» vise à «répandre le chaos au Moyen-Orient».
Alors, quelle alternative à l’ère du changement démocratique inéluctable ?
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