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Sidi lakhdar Benkhlouf : Un détour obligé

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imagePhoto : Makine F.

De prime abord on se croirait à l’entrée d’un marché. Le portail qui donne accès à ce mausolée vénéré dans toute la région est obstrué par des marchands qui proposent la bimbeloterie chinoise, des cadres représentant la Koubba du saint homme, des cassettes de chaâbi.

Le 20 Août de chaque année se déroule sur l’esplanade qui domine une vaste plaine et la mer un festival de chaâbi. Beaucoup d’artistes ont mis en musique les paroles de Sidi Lakhdar qui a été un maître dans les louanges du prophète. Kamel Bourdib, chantre du genre Ennabawi  est ainsi un habitué des lieux.
Ceux qui veulent connaître la vie et s’imprégner des œuvres de l’illustre poète  peuvent se procurer un livre édité par l’association Azur.  Les lieux à vrai dire ne diffèrent  en rien des mausolées qu’on retrouve un peu partout. N’était-ce le palmier qui s’entortille devant la porte, l’accent et l’accoutrement  des visiteurs, on se croirait à Sidi Abderahmane à Alger ou à Wadhriss en Kabylie.
On se déchausse et on tourne autour du catafalque recouvert d’un tissu vert. En silence, des vœux, des attentes sont adressés au  wali Essalih qui a vécu au 16ème siècle.  Des mères désespérées par un célibat prolongé d’une fille ou d’un fils , des couples exorcisant le risque de stérilité , des malades qui s’en remettent «à ce proche de Dieu», une visite à Sidi Lakhdar n’augure que du bien. Beaucoup de cortèges nuptiaux s’obligent aussi à faire le détour.
Une femme sans doute plus accablée que toutes les autres pleure en levant les mains au ciel et un homme entré juste après s’abîme dans la lecture de versets du Coran. Dans un coin, un tas de pièces et de billets. Chaque visiteur peut déposer une offrande.
Un vieux en kachabia le bénira.  L’argent sert aussi à entretenir l’école coranique qui occupe une aile du mausolée ou se pressent des milliers d’hommes et de femmes tous les jours que Dieu fait. Parmi eux beaucoup d’émigrés.
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