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«Qelb ellouz» : Le gâteau de toutes les envies

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Que vaut une soirée sans le fameux morceau de “kalb ellouz” accompagné de thé à la menthe ? C’est une tradition bien ancrée chez nous durant  le ramadhan. A base de semoule moyenne, de beurre ou de  smen, de sucre, de miel, d’amandes, le tout arrosé généreusement de sirop, il est le roi des sucreries durant ce mois sacré. Rien ne peut le détrôner.  Certains mordus ne conçoivent pas de rentrer chez eux  sans lui, mais il y en a une différence. Chacun y va de sa préférence. Les plus gourmands ou gourmets, c’est selon, iront jusqu’à affirmer qu’ils s’en  procurent  le meilleur de tout Alger. Au fil du temps chaque quartier  a  son pâtissier préféré, mais  ceux qui savent bien le fabriquer  se comptent sur les doigts d’une seule main.    C’est le cas de cette pâtisserie traditionnelle d’Alger centre. En ce mois de Ramadhan, dès 10 heures, une chaîne de clients de tous âge se forme.
Mohamed émigré, consultant dans le domaine du contentieux en France, est venu spécialement d’El Biar. Dans son sac : pas moins de 13 boites de “kalb ellouz” de 5 morceaux chacune. «Non, ce n’est pas du ravitaillement c’est juste pour faire plaisir à la famille, aux amis et aux voisins», lance-t-il. « Cela fait  vingt ans que j’en achète chez le même pâtissier car il a un goût spécial qu’on ne trouve pas ailleurs », ajoute-t-il.
Pour cet autre client qui a patienté une vingtaine de minutes  il lui donne de l’énergie. « En sirotant mon thé après El-Iftar je me requinque durant la soirée », dit-il. Mahfoud, lui, qui rompt le jeun avec le meilleur de l’Algérois, celui de Hadj Ali dit  : « en prends juste une, et il montre du doigt son ancien voisin venu de Boumerdès par train pour en acheter quelques boites celui Rezki, 77 ans, ami du pâtissier depuis deux générations, n’a pas fait la chaîne. « Bien avant l’éclatement de la guerre, je consommais régulièrement les gâteaux de Hadj Ali», se souvient-il.
La réputation du “kalb ellouz” dépasse même nos frontières. Ainsi cet ancien  commis de l’Etat, est venu acheter deux boites pour les envoyer à ses amis résidents à Bordeaux. « La nostalgie, l’odeur de la chorba, tout cela rappelle les origines et les traditions qu’il ne faut pas perdre et un morceau rappelle ramadhan à juste titre », estime-t-il. En se plongeant dans l’histoire de ce gâteau qui suscite tant de passions, cet ancien cadre de l’Etat pense que son origine est probablement de l’Orient alors que d’autres parlent d’Andalousie comme terre de sa création. « En Algérie, il a été introduit en 1920 par un certain Ali Turki. Après le décès de ce dernier son fils M’hamed a repris le flambeau », affirme-t-il.
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